Friday, December 24, 2021

Samuel Fosso : autoportaits en tirailleur

Dans le cadre de la rétrospective consacrée à Samuel Fosso par la Maison Européenne de la Photographie (MEP), une série d'autoportraits en tirailleur est exposée sur la parvis de la gare de Lyon à Paris.

ALLONZENFANS SERIES

2013

“I want to show the black man’s relationship to the power that oppresses him.”







Tuesday, December 21, 2021

Une « place des Tirailleurs sénégalais » dans le nord de Paris

Par Le Figaro avec AFP
Publié le 17/12/2021 à 11:12

La porte de Clignancourt, carrefour populaire du nord de Paris, va devenir la « place des Tirailleurs sénégalais » en hommage aux soldats africains qui ont combattu pour la France lors des Guerres mondiales, a décidé le Conseil de Paris à l'unanimité vendredi. « L'histoire courageuse de ces hommes doit être transmise », a déclaré Laurence Patrice, adjointe PCF à la Mémoire de la maire PS Anne Hidalgo.

Créé par Napoléon III en 1857 au Sénégal, d'où son nom, ce corps d'infanterie s'est ensuite élargi dans son recrutement à des hommes d'autres régions d'Afrique occidentale et centrale conquises par la France à la fin du XIXe siècle. « Cette place leur rendra hommage à tous », a précisé Laurence Patrice.

Parmi les 134.000 tirailleurs qui ont combattu l'Allemagne lors de la Première Guerre mondiale, « environ 30.000 d'entre eux trouvent la mort ou sont déclarés disparus », souligne la mairie de Paris. Environ 175.000 Africains ont ensuite combattu pour libérer la France lors de la Seconde Guerre mondiale, notamment lors du débarquement de Provence. Mais « la France s'est mal, très mal comportée » envers eux, a rappelé la conseillère PCF Raphaëlle Primet. « Elle a effacé des images de victoire ces soldats venus des colonies, elle les a parqués, maltraités et même massacrés comme à Thiaroye », près de Dakar, où, en décembre 1944, plusieurs dizaines d'entre eux sont morts, réprimés par l'armée française.

« La fin du corps des tirailleurs sénégalais » au début des années 1960, à la fin des guerres d'indépendance lors desquelles certains d'entre eux combattaient encore pour la France, « fut amère », a abondé Rudolph Granier (LR). « Ils n'ont pas reçu la reconnaissance qui leur était due. » « Ces hommes nourrissent une forme de rancune (...), de l'incompréhension et parfois même de la colère » en raison d'une « retraite inférieure à leurs compatriotes français » ou encore « la difficulté d'obtenir des visas pour leurs descendants », a souligné Fatoumata Koné (EELV). Plusieurs monuments en hommage aux soldats africains existent en France, notamment en Provence, en Champagne, en Aquitaine ou à l'Île-d’Yeu, théâtres de leur intervention ou de leur disparition. Début septembre, la ville de Pierrefitte-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, a inauguré une place des Tirailleurs africains.

Une « place des Tirailleurs sénégalais » dans le nord de Paris (lefigaro.fr)

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Monday, December 20, 2021

Thiaroye, 1944 : le massacre des tirailleurs africains (video)

Une video réalisée par AJ+ (média français en ligne de Al Jazeera *) :

Thiaroye, 1944 : le massacre des tirailleurs africains (facebook) 

Thiaroye, 1944 : le massacre des tirailleurs africains (instagram)

Thiaroye, 1944 : le massacre des tirailleurs africains (twitter)


* AJ+ est un média par internet lancé en 2014 faisant partie du groupe d'Al Jazeera Media Network diffusé en quatre langues : anglais, espagnol, arabe et français. Il s'agit d'un service de courtes vidéos sous-titrées s'affranchissant des médias traditionnels comme la télévision ou les journaux.


Le massacre de 400 tirailleurs sénégalais en 1944 : « c’est un crime impuni »




Le 1er décembre 1944, 400 soldats rapatriés au Sénégal après leur captivité en France demandent leur solde. Ils seront tués par l’armée française qui camouflera l’opération en parlant de rébellion.

M’Bap Senghor tué le 1er décembre 1944. C’est la seule photo d’une victime du massacre de Thiaroye, retrouvée par son fils Biram Senghor qui se bat depuis près de 50 ans pour la mémoire de son père.

Recueilli par Christian GOUEROU.
Publié le 09/12/2021 à 10h40

Entretien avec Armelle Mabon, historienne qui a publié Les prisonniers de guerre « indigènes » Visages oubliés de la France occupée, chez La Découverte, 2010.

Qui sont les victimes du massacre de Thiaroye au Sénégal ?

Il s’agit d’anciens prisonniers de guerre, des tirailleurs sénégalais, dont certains s’étaient évadés et avaient rejoint la Résistance FFI. Quand ces hommes sont revenus sur leur terre natale, ils sont confrontés à des officiers qui n’avaient pas l’habitude de voir des tirailleurs sénégalais demander leurs droits. Une partie de ces officiers sont des pétainistes. Nous sommes déjà à Dakar en présence de mouvements de souveraineté et d’indépendance. Les officiers ont eu peur de ces hommes. Et ils ont organisé le massacre de ces soldats à la caserne de Thiaroye, au Sénégal.

Quand ces soldats africains quittent-ils la France et combien sont-ils ?

Libérés par les Américains, ils partent du port de Morlaix (Finistère) le 5 novembre 1944, après avoir été placés dans des camps de transition. Ils étaient prisonniers des Allemands et, pour une partie, gardés dans des camps près de Rennes. Le régime nazi n’en voulait pas en Allemagne. C’est une captivité très singulière car ils ont été prisonniers de guerre en France. Ce contingent, qui n’est pas le premier à partir, rassemble près de 2 000 hommes.

Après l’arrivée à Dakar, que se passe-t-il ?

Le massacre de 400 tirailleurs sénégalais en 1944 : « c’est un crime impuni »

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suite sur le site Ouest France (pour les abonnés) :

Le massacre de 400 tirailleurs sénégalais en 1944 : « c’est un crime impuni » (ouest-france.fr)

Sunday, December 19, 2021

À Paris, le 3 décembre 2021, une conférence sur Thiaroye

La conférence fut organisée dans le cadre d’un événement culturel intitulé Les Drapés des Indépendances, au cours duquel entre le 20 novembre et le 3 décembre, des associations des quartiers de la Goutte d’or et de la Chapelle à Paris 18e, présentèrent différentes activités sur le thème des luttes contre les discriminations. L’initiatrice du projet est l’artiste Edwige Aplogan née au Bénin, et qui depuis 2010, année du cinquantenaire des indépendances des pays africains francophones, crée des emballages en tissu ou « drapés » de monuments et de bâtiments publics ou privés.

La rencontre du 3 décembre, dont la date correspond à deux jours près à la date anniversaire du massacre de Thiaroye en décembre 1944,  marquait la clôture de dix jours d’événements culturels dans le 18e arrondissement. Elle s’est tenue dans les locaux de l’association SOS Casamance, rue de la Goutte d’or (http://soscasamance.org/) L’oratrice était l’historienne Armelle Mabon. Nous étions donc ce soir là plusieurs personnes rassemblées, ainsi que quelques membres de l’association SOS Casamance, laquelle avait par ailleurs depuis plusieurs semaines accroché une exposition sur les tirailleurs sénégalais.

Armelle Mabon a rappelé brièvement les faits du 1er décembre au camp de Thiaroye et a fait le point sur les difficultés toujours réelles pour obtenir de la part des autorités françaises la reconnaissance du massacre et la réhabilitation des tirailleurs morts à Thiaroye et de leurs camarades condamnés par un tribunal militaire en 1945. Le public de la conférence put néanmoins apprendre de l’historienne qu’en octobre 2021, dans un écrit émanant du ministère des Armées, pour la première fois, le terme de « massacre » fut utilisé pour nommer ces événements tragiques.

Une des principales difficultés rencontrées par les historiens est celle de l’accès aux archives, les archives déjà dépouillées étant lacunaires. Une autre question importante est celle de la recherche, pour les dénombrer et les identifier, des dépouilles des soldats tués le 1er décembre par les tirs de l’armée française. Pour le moment, ni l’Etat sénégalais, ni l’Etat français, ne sont prêts à ce que des fouilles soient menées sur les emplacements supposés des fosses communes. Cet enjeu mobilise certaines personnes au Sénégal.

Il fut aussi indiqué qu’à Bamako au Mali, le 1er décembre 2021, une commémoration du massacre s’est tenue, devant le monument dédié aux soldats morts à Thiaroye.

Les débats dans l’assistance furent riches. Une des questions abordée fut celle de la responsabilité éventuelle des autorités gouvernementales françaises de l’époque, c'est-à-dire le GPRF dirigé par Charles de Gaulle, dans le massacre et dans la construction du mensonge d’Etat immédiatement après. Présente à cette conférence, j’ai pu au cours de la rencontre, faire connaître l’AHTIS et son activité aux personnes présentes. J’ai pris contact avec l’association SOS Casamance en vue d’une collaboration future.

Françoise Croset, 10 décembre 2021

Saturday, December 04, 2021

Deux-Sèvres : cet Ivoirien mort pour la France est désormais enterré à Sanzay

 

Publié le 27/11/2021 à 19:00 | Mis à jour le 27/11/2021 à 19:16

La tombe de N'zi KLouakou dévoilée ce samedi 27 novembre à Sanzay est désormais plus digne de son sacrifice pour la France
© photo NR

La commune de Sanzay (Deux-Sèvres) accueillait ce samedi 27 novembre une cérémonie en hommage à un tirailleur sénégalais mort pour la France le 4 juillet 1940.

N’zi Kouakou n’espérait sans doute pas l’hommage que lui a rendu, samedi 27 novembre 2021 à Sanzay, la France par l’intermédiaire des élus, des anciens combattants, d’un détachement de l’Ensoa mené par le général Franck Chatelus et des enfants d’Argentonnay. Il s’en serait sans doute passé, préférant apprécier chaque jour de sa vie de cultivateur ivoirien. Mais la Seconde Guerre mondiale est venue le chercher et mettre fin à sa vie à l’âge de 23 ans.

Désormais, N’zi Kouakou repose dans une tombe perpétuelle qui sera entretenue par le Souvenir français à la charge de l’État. Mais l’itinéraire de cet enfant des colonies reconstitué par Hugues Menuault n’aura pas été de tout repos.

Né en 1917 à Prikro, cet Ivoirien de l’ethnie Baoulé est incorporé au 5e bataillon des tirailleurs sénégalais le 26 mai 1938. Après son instruction, il embarque le 31 janvier 1940 sur le paquebot emprunté par le maréchal Lyautey pour regagner la métropole et débarque à Marseille le 8 février.
Son itinéraire militaire ne dit pas grand-chose de sa « drôle de guerre ». Mais le 22 juin 1940, il se retrouve avec des compagnons d’armes à Argenton-Château, où les cadets de Saumur ont établi un poste de défense contre l’avancée allemande. La résistance des cadets de Saumur à Argenton-Château et à Bressuire est restée dans l’histoire locale mais on oubliera un peu qu’ils combattaient avec des tirailleurs sénégalais.

La mort plutôt que la captivité

On ne sait pas grand-chose des circonstances qui amèneront N’zi Kouakou et un compagnon d’armes, Kongro Kouami, Ivoirien lui aussi, à se réfugier dans une cabane sur un terrain appartenant à Georges Jouffrault (devenu depuis le Clos de l’oncle Georges). Les deux hommes reçoivent l’aide des habitants jusqu’à ce qu’ils soient dénoncés. Kongro se rend à la gendarmerie avant d’être transféré entre les mains des Allemands.

Mais ce 4 juillet 1940, N’zi, encerclé, préfère se tuer. "Cet homme engagé est allé jusqu’au sacrifice ultime", salue la sous-préfète Catherine Labussière. "Il a ainsi échappé au destin de beaucoup de ses compagnons d’armes qui ont trouvé la mort dans des stalags."

"Il est enterré à Sanzay parce que la partie du Clos de l’oncle Georges où il a été tué était sur cette commune", explique Armelle Cassin, maire d’Argentonnay. "Il n’a été reconnu mort pour la France que le 8 septembre 1954."

Cette cérémonie est l’occasion de rappeler que des forces africaines ont combattu pour nous durant la Seconde Guerre mondiale.

Catherine Labussière, sous-préfète de Bressuire, Sanzay

Entretenue un temps par le Souvenir français et la commune de Sanzay, sa tombe - un simple monticule surmonté d’une croix de bois - demeure dans un relatif anonymat jusqu’en 2019 quand le Souvenir français s’émeut du peu de cas qu’on fait de son sacrifice. Sa sépulture obtient alors le statut de tombe perpétuelle à la charge de l’État.

"Nous devions organiser cette cérémonie plus tôt mais la pandémie nous a conduits à la reporter", explique Armelle Cassin. "Cette cérémonie est l’occasion de rappeler que des forces africaines ont combattu pour nous durant la Seconde Guerre mondiale", reprend la sous-préfète de Bressuire, en s’adressant aux enfants des écoles d’Argentonnay qui ont lu un poème et découvert cette histoire en classe. "Elle vous montre que l’histoire de notre pays s’est aussi déroulée ici, près de chez vous."

Des recherches difficiles

Conseiller municipal d’Argentonnay, Hugues Menuault a tenté de reconstituer au mieux l’histoire de N’zi Kouakou. "Les recherches ont été compliquées. On ne disposait que de quelques informations qu’il a fallu creuser", explique le référent histoire de la commune. "Mais j’ai eu la chance d’entrer en contact avec Hervé Chaudron qui menait des recherches sur les cadets de Saumur et nous avons pu croiser nos informations. N’zi Kouakou est sans doute resté ici avec Kongro Kouami parce qu’ils étaient épuisés après plusieurs jours de marche forcée. Ils n’en pouvaient plus." L’Argentonnais a évidemment tenté de retrouver des traces de la famille du soldat mais en vain.

 Deux-Sèvres : cet Ivoirien mort pour la France est désormais enterré à Sanzay (lanouvellerepublique.fr)