Friday, March 29, 2024

Combattre loin de chez soi

 L'empire colonial français dans la Grande Guerre


Du 6 avril au 30 décembre 2024, le musée accueillera une exposition sur l’empire colonial français dans la Grande Guerre.

Cette exposition du musée de la Grande Guerre proposera d’expliquer la portée et les particularités de la participation de l’Empire colonial français au premier conflit mondial dans les multiples registres de l’engagement, des conséquences et des héritages.

Elle entendra de faire connaitre et comprendre le rôle des hommes de l’Empire engagés dans la guerre en mettant en avant une histoire partagée.

L’exposition permettra de livrer à tous des clés de compréhension de l’histoire et des mémoires des anciennes colonies françaises pour les aider à mieux comprendre le monde contemporain.

Combattre loin de chez soi - Musée de la Grande Guerre - L'empire colonial français 14-18

Tuesday, March 19, 2024


« Écrire l’histoire de l’Afrique »     
Jeudi 30 juin 2022

Tirailleurs sénégalais, les colonies au service de la France (épisode 3/3 du podcast "Écrire l’histoire de l’Afrique")

Photo prise le 4 décembre 1939, elle montre des tirailleurs sénégalais à l'instruction dans un camp d'entraînement dans les colonies françaises en Afrique ©AFP - Photographe inconnu / ARCHIVES

Le décret du 21 juillet 1857 signé par Napoléon III marque la création du corps des tirailleurs sénégalais. Incités ou contraints de s'enrôler, quelle place occupaient-ils dans l'armée coloniale ? Comment retracer leur expérience quotidienne, tant sur le continent africain qu'européen ?

Avec
  • Anthony Guyon Historien, enseignant à Sciences Po Paris, spécialiste d'histoire militaire et des sociétés coloniales à l'époque contemporaine

Le 21 juillet 1857, l’empereur Napoléon III se trouve à Plombière, pour une cure. Ah, Plombière ! Les Vosges, les beaux paysages, la ville d’eau, et sa glace, avec des fruits confits et du kirsch. Il signe un décret : "Napoléon, par la grâce de Dieu et la volonté nationale, Empereur des Français, sur le rapport de notre Ministre Secrétaire d’État au Département de Marine et des Colonies, le Conseil d’Amirauté entendu, avons décrété et décrétons ce qui suit : il sera formé au Sénégal un corps d’infanterie indigène sous la dénomination de tirailleurs sénégalais. Ce corps, composé de quatre compagnies ayant chacune trois officiers, sera commandé par un chef de bataillon."

Qui sont les tirailleurs sénégalais ? Viennent-ils tous du Sénégal ? Quelle place occupent-ils dans les mémoires des pays africains ?

Qui sont les tirailleurs sénégalais ?

Créé en 1857 par un décret impérial, le corps des tirailleurs sénégalais recrute des combattants subsahariens pour faciliter l’implantation française en Afrique et participer à l’expansion de son empire colonial. Le terme "sénégalais" cache une toute autre réalité : les soldats sont originaires de diverses régions d’Afrique et parlent souvent des langues différentes.

"La spécificité des tirailleurs sénégalais, c'est que ce sont des fantassins à toutes les guerres. On estime que le tirailleur n'est pas assez habile, n'est pas assez intelligent pour passer à l'artillerie, on privilégie les Indochinois. Je crois que la spécificité des tirailleurs sénégalais, au-delà des ces deux termes qui ne recouvre pas la totalité de leur réalité, c'est vraiment qu'ils sont au cœur du combat, ils sont toujours dans les premières lignes", nous explique l'historien Anthony Guyon.

D’abord troupe d’appui ou d’appoint, le corps des tirailleurs sénégalais se transforme en force combattante à part entière, dont les soldats sont reconnaissables à leur chéchia rouge, emprunté aux tirailleurs algériens.

L'arrivée des tirailleurs sénégalais en France

Uniques soldats subsahariens à avoir combattu sur le sol européen lors des deux conflits mondiaux – les Britanniques et Allemands y étaient opposés – leur histoire est souvent relatée par le biais de grands événements sur les champs de bataille. Cependant, reconstruire l’histoire intime et banale des tirailleurs sénégalais permet de dresser le portrait des relations complexes qu’ont entretenues les territoires africains colonisés avec l’autorité métropolitaine.

"Au moment de la Première Guerre mondiale, les questions du recrutement se mettent en place, 200 000 tirailleurs sénégalais vont participer à plusieurs combats. On observe pendant la Première Guerre mondiale un distinguo entre les autres puissances européennes qui utilisent tous des troupes coloniales et les Français qui sont les seuls à amener en Europe des soldats noirs", explique encore Anthony Guyon.

"Pendant l'entre deux guerres,  8 à 12 000 hommes sont recrutés par an et on réfléchit un peu mieux à la formation. La formation militaire sera toujours assez médiocre. La formation intellectuelle est aussi présente. Il existe des cours de français et même des cours d'histoire. Ces cours donnent une certaine vision de l'Afrique : une Afrique pleine de ressources, inutilisées par les Africains à cause des guerres intestines.  Heureusement, les Français sont arrivés, ils ont mis fin aux guerres, ils ont aidé à exploiter les ressources. C'est la même chose avec l'instruction civique. On explique aux tirailleurs sénégalais que la France est une terre de liberté, d'égalité, alors qu'on ne le permet pas en Afrique. Il existe tous ces débats, dont sont parfaitement conscients les cadres de l'État major qui y réfléchissent. Jusqu'où doit-on enseigner les valeurs françaises avant que les tirailleurs sénégalais ne les retournent contre nous ? Et dès la Première Guerre mondiale, on a évidemment des Africains qui énoncent certaines contradictions", nous dit Anthony Guyon.

Dès lors, qu’en est-il de l'expérience quotidienne des tirailleurs sénégalais ? Quels liens ont-ils pu maintenir avec leur famille ? Comment ont-ils vécu le déracinement pendant les années de guerre en Europe et le retour au pays ? Quelle place occupent-ils aujourd’hui dans les mémoires des pays africains ?

Thursday, March 14, 2024

 Exposition photographique Les Tirailleurs de la Loire


En partenariat avec la mairie du 18e et l'ONaCVG, l’exposition photographique Les Tirailleurs de la Loire sera présentée dans le hall de la 

mairie du 18e, place Jules-Joffrin 75018 Paris

du 25/03/2024 au 30/03/2024. 

Inauguration de l'exposition le mardi 26/03 à 18 h par monsieur Éric Lejoindre, maire du 18e arrondissement. Intervention artistique d'Ali Wagué qui jouera de la flûte Tambin et procédera à une distribution de noix de Kola pour les adultes et de friandises pour les enfants.

Table ronde et rencontre le mercredi 27/03 à 18h30 sur la thématique :

 1940-1944, les tirailleurs africains : combattants, prisonniers et résistants.

La table ronde sera animée par madame Aïssata Seck (directrice de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, présidente de l'association pour la mémoire et l'histoire des tirailleurs sénégalais), avec comme participants monsieur Cheikh Sakho (historien), monsieur Martin Mourre (historien chercheur), monsieur Anthony Guyon (historien et enseignant) et monsieur Didier Lauret (concepteur du projet Les Tirailleurs de la Loire).


Le projet Les Tirailleurs de la Loire revisite la trace de la présence des troupes coloniales entre Blois et Gien durant la Seconde Guerre Mondiale. Des combats de 1940, de la détention dans les Fronstalags et les ArbeitKommandos jusqu’à la Libération en 1944, une exposition présente des photos inédites, des objets et des documents d’époque qui permettent de mieux redécouvrir cette histoire oubliée.
À l'appui de cette exposition, un site internet est mis à disposition pour les enseignant(e)s des collèges et des lycées. Des ressources et des fiches pédagogiques sont proposées, permettant d’intégrer cette histoire dans leurs enseignements. Ce portail, accessible librement après inscription, offre également des informations pour les partenaires du projet :

Lieu d'exposition suivant :
Du 12/08/2024 au 24/08/2024
Orléans (45)
Exposition photographique – Maisons des Associations