L'Est Républicain
Edition de Meuse
Sortir, dimanche 24 décembre 2023 542
mots, p. BADU32
Verdun
Patrick Serge Boutsindi situe l’action de
son dernier roman à Verdun
Richard
Raspes
Mi-récit
historique, mi-roman, Patrick Serge Boutsindi livre, dans Secret de
famille à Verdun, une tranche de vie qui mêle histoire, amour et
tradition. Un moyen pour l’écrivain de rendre hommage
aux tirailleurs sénégalais venus combattre
à Verdun lors de la Grande Guerre.
Avec Secret de famille à Verdun, Patrick Serge Boutsindi rend hommage aux tirailleurs sénégalais. Photo R.R.
À Verdun, tout le monde
connaît la cérémonie du Bois des Caures organisée par l’association de la
Sidi-Brahim Verdun Meuse qui, chaque 21 février, rend hommage aux
héros des 56e et 59e bataillons de chasseurs à pied dirigés par le lieutenant-colonel
Driant. Une date qui marque le début du déluge de feu d’obus tirés par l’armée
allemande lançant la Bataille de Verdun.
Une histoire dans l’Histoire
C’est sur cette terre dévastée,
qu’un siècle plus tard, l’auteur Patrick Serge Boutsindi plante le décor de la
première scène de son roman Secret de famille à Verdun. Une forêt
ravagée cette fois par un autre ennemi, le scolyte, un insecte qui, en silence
lui, décime les épicéas plantés après la Grande Guerre.
Une cérémonie de replantation
d’une centaine d’arbres est organisée sur ce site de mémoire en février 2020.
C’est là que l’on fait
connaissance avec l’héroïne du roman, Célestine Bonazébi, une Congolaise
invitée par Alain Duval, un Verdunois passionné d’histoire, qui lui a proposé
de replanter un arbre en mémoire de son arrière-grand-père, un
tirailleur sénégalais tombé au champ d’honneur dont la trace a été
retrouvée après de longues recherches.
Si les personnages sont
fictifs, « les faits sont réels, j’ai travaillé deux ans et demi à me
documenter et à écrire », précise l’écrivain lui-même originaire du
Congo-Brazzaville, arrivé en France il y a maintenant trente ans pour ses
études de littérature à Metz.
Car c’est depuis tout gamin que
Patrick Serge Boutsindi nourrit sa passion pour les mots. « J’ai commencé à
écrire vers 12 ans. Aujourd’hui j’ai sorti 25 livres, des romans, des recueils
de nouvelles, des contes africains pour les enfants », détaille celui qui s’est
fait connaître avec L’Enfant soldat.
Son premier roman, dont le
propos est toujours hélas d’actualité.
Des liens d’amitié avec des
Verdunois
C’est bien sûr un vibrant
hommage à tous ceux que l’on négligemment rassemblés sous la bannière de
« tirailleurs sénégalais » que l’auteur a voulu rendre. Il
souligne que 6 000 d’entre-eux sont venus se battre à Verdun, un choix
pour certains, une contrainte pour d’autres. Des sacrifiés longtemps oubliés
lors des cérémonies. Sans dévoiler toute l’intrigue bien sûr, le lecteur est
ainsi plongé dans un récit qui mêle histoire, généalogie, secrets, amour, poids
des traditions, complot, le tout en plein contexte de pandémie mondiale.
Régulièrement en séances de
dédicaces dans la Capitale de la Paix, celui qui habite Montigny-lès-Metz s’est
lié d’amitié avec Pétra et Daniel Zilliox qui tiennent la chambre d’hôte la
Villa Chantal et chez lesquels il loge.
« Cela fait dix ans maintenant
que je vais chez eux. Ce couple m’a beaucoup aidé, notamment dans la recherche
de documentation. »
Nota : le livre est sorti en octobre 2022
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