À Paris, le 3 décembre 2021, une conférence sur Thiaroye
La conférence fut organisée dans le cadre d’un événement culturel intitulé Les Drapés des Indépendances, au cours duquel entre le 20 novembre et le 3 décembre, des associations des quartiers de la Goutte d’or et de la Chapelle à Paris 18e, présentèrent différentes activités sur le thème des luttes contre les discriminations. L’initiatrice du projet est l’artiste Edwige Aplogan née au Bénin, et qui depuis 2010, année du cinquantenaire des indépendances des pays africains francophones, crée des emballages en tissu ou « drapés » de monuments et de bâtiments publics ou privés.
La rencontre du 3 décembre, dont
la date correspond à deux jours près à la date anniversaire du massacre de
Thiaroye en décembre 1944, marquait la
clôture de dix jours d’événements culturels dans le 18e
arrondissement. Elle s’est tenue dans les locaux de l’association SOS
Casamance, rue de la Goutte d’or (http://soscasamance.org/) L’oratrice était
l’historienne Armelle Mabon. Nous étions donc ce soir là plusieurs personnes
rassemblées, ainsi que quelques membres de l’association SOS Casamance,
laquelle avait par ailleurs depuis plusieurs semaines accroché une exposition
sur les tirailleurs sénégalais.
Armelle Mabon a rappelé
brièvement les faits du 1er décembre au camp de Thiaroye et a fait
le point sur les difficultés toujours réelles pour obtenir de la part des
autorités françaises la reconnaissance du massacre et la réhabilitation des
tirailleurs morts à Thiaroye et de leurs camarades condamnés par un tribunal
militaire en 1945. Le public de la conférence put néanmoins apprendre de
l’historienne qu’en octobre 2021, dans un écrit émanant du ministère des
Armées, pour la première fois, le terme de « massacre » fut utilisé
pour nommer ces événements tragiques.
Une des principales difficultés
rencontrées par les historiens est celle de l’accès aux archives, les archives
déjà dépouillées étant lacunaires. Une autre question importante est celle de
la recherche, pour les dénombrer et les identifier, des dépouilles des soldats
tués le 1er décembre par les tirs de l’armée française. Pour le
moment, ni l’Etat sénégalais, ni l’Etat français, ne sont prêts à ce que des
fouilles soient menées sur les emplacements supposés des fosses communes. Cet
enjeu mobilise certaines personnes au Sénégal.
Il fut aussi indiqué qu’à Bamako
au Mali, le 1er décembre 2021, une commémoration du massacre s’est
tenue, devant le monument dédié aux soldats morts à Thiaroye.
Les débats dans l’assistance
furent riches. Une des questions abordée fut celle de la responsabilité
éventuelle des autorités gouvernementales françaises de l’époque, c'est-à-dire
le GPRF dirigé par Charles de Gaulle, dans le massacre et dans la construction
du mensonge d’Etat immédiatement après. Présente à cette conférence, j’ai pu au
cours de la rencontre, faire connaître l’AHTIS et son activité aux personnes
présentes. J’ai pris contact avec l’association SOS Casamance en vue d’une
collaboration future.
Françoise Croset, 10 décembre 2021
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