Sunday, December 19, 2021

À Paris, le 3 décembre 2021, une conférence sur Thiaroye

La conférence fut organisée dans le cadre d’un événement culturel intitulé Les Drapés des Indépendances, au cours duquel entre le 20 novembre et le 3 décembre, des associations des quartiers de la Goutte d’or et de la Chapelle à Paris 18e, présentèrent différentes activités sur le thème des luttes contre les discriminations. L’initiatrice du projet est l’artiste Edwige Aplogan née au Bénin, et qui depuis 2010, année du cinquantenaire des indépendances des pays africains francophones, crée des emballages en tissu ou « drapés » de monuments et de bâtiments publics ou privés.

La rencontre du 3 décembre, dont la date correspond à deux jours près à la date anniversaire du massacre de Thiaroye en décembre 1944,  marquait la clôture de dix jours d’événements culturels dans le 18e arrondissement. Elle s’est tenue dans les locaux de l’association SOS Casamance, rue de la Goutte d’or (http://soscasamance.org/) L’oratrice était l’historienne Armelle Mabon. Nous étions donc ce soir là plusieurs personnes rassemblées, ainsi que quelques membres de l’association SOS Casamance, laquelle avait par ailleurs depuis plusieurs semaines accroché une exposition sur les tirailleurs sénégalais.

Armelle Mabon a rappelé brièvement les faits du 1er décembre au camp de Thiaroye et a fait le point sur les difficultés toujours réelles pour obtenir de la part des autorités françaises la reconnaissance du massacre et la réhabilitation des tirailleurs morts à Thiaroye et de leurs camarades condamnés par un tribunal militaire en 1945. Le public de la conférence put néanmoins apprendre de l’historienne qu’en octobre 2021, dans un écrit émanant du ministère des Armées, pour la première fois, le terme de « massacre » fut utilisé pour nommer ces événements tragiques.

Une des principales difficultés rencontrées par les historiens est celle de l’accès aux archives, les archives déjà dépouillées étant lacunaires. Une autre question importante est celle de la recherche, pour les dénombrer et les identifier, des dépouilles des soldats tués le 1er décembre par les tirs de l’armée française. Pour le moment, ni l’Etat sénégalais, ni l’Etat français, ne sont prêts à ce que des fouilles soient menées sur les emplacements supposés des fosses communes. Cet enjeu mobilise certaines personnes au Sénégal.

Il fut aussi indiqué qu’à Bamako au Mali, le 1er décembre 2021, une commémoration du massacre s’est tenue, devant le monument dédié aux soldats morts à Thiaroye.

Les débats dans l’assistance furent riches. Une des questions abordée fut celle de la responsabilité éventuelle des autorités gouvernementales françaises de l’époque, c'est-à-dire le GPRF dirigé par Charles de Gaulle, dans le massacre et dans la construction du mensonge d’Etat immédiatement après. Présente à cette conférence, j’ai pu au cours de la rencontre, faire connaître l’AHTIS et son activité aux personnes présentes. J’ai pris contact avec l’association SOS Casamance en vue d’une collaboration future.

Françoise Croset, 10 décembre 2021

0 Comments:

Post a Comment

<< Home