Friday, August 01, 2025

 

NOIRS MASSACRES (titre provisoire)

12éme adaptation-écriture de Gilles Champion, auteur-comédien-metteur en scène, 12éme création de la Cie-de-la-lettre-G et 52éme mise en scène de l'auteur  https://cielettreg.org/index.php/14-production/2025/25-2026-11-noirs-massacres

Déclaration SACD n° 757353 du 29 avril 2025

Je dédie mon travail à la mémoire de Patrice Lumumba, premier 1er ministre de la république démocratique du Congo et assassiné sur l’ordre de l’impérialisme, le 17 janvier 1961. En décembre 1958, il est présent à la Conférence des Peuples africains à Accra, un tournant politique essentiel pour lui, où était présent Frantz Fanon, le militant anticolonialiste.

Remerciements

Merci à Armelle Mabon dont le livre est ma source d’inspiration.

Merci à Muriel, vendeuse chez « la route des arômes » de Lyon part dieu. Son café  colombien vendu le 15 mars 2025, a déclenché en moi une rafale des premières lignes, écrites sur un coin de table, dans l’urgence. 

Merci aux premières relectures par Michel Pierre, Armelle Mabon, Paterne Boungou, Maimouna Belhocine et Josiane Champion-Magne, mon épousée et fidèle soutien artistique. Vous m’avez permis de rectifier la version initiale du texte.

Résumé

Une divinité mythologique ouvre la pièce en évoquant les disparus qui sont dans le sol sous ses pieds, à Thiaroye au Sénégal, elle les évoque pour les ramener à la vie-mémoire. Elle intervient régulièrement dans l’histoire, sous des formes et des noms divers. 

Elle concrétise « l’inexprimable », les bons et mauvais esprits de certaines cultures, des forces de l’inconscient retrouvées par les surréalistes, tout ce que le rationnel ne peut pas encore expliquer. 

La pièce suit l’histoire d’Aimable et  Anatole, deux tirailleurs sénégalais prisonniers de guerre.

Cela démarre par les massacres de Chasselay le 20 juin 1940, ne s’arrête pas à leurs assassinats le 1er décembre 1944, car elle continue à travers la quête incessante de la recherche de la vérité par la fille d’Aimable et de Claire, jeune résistante.

La fin de l’histoire n’existe pas encore, car l’action se termine par le premier coup de pelle pour exhumer les restes des tirailleurs jetés dans des fosses communes. 

L’évocation du courage de Jean Moulin, avec son refus de signer le 17 juin 1940 un papier déshonorant pour les Tirailleurs Sénégalais, est un fil rouge dans la pièce. 

Objectifs

La pièce est une fiction qui s’appuie sur des événements et des histoires réelles, son but est d’aider la vérité à sortir du sombre puits, dans lequel elle a été jetée par des forces colonialistes. J’espère que cette pièce contribuera à leur rendre justice.

Et si mon travail pouvait aboutir à donner le nom de Jean Moulin évoqué dans la pièce, à une école au Sénégal, j’aurais mon salaire.

L’objectif est de la créer au plus tard pour le 1er décembre 2026 à DAKAR pour la « Journée des tirailleurs sénégalais ». 

Production

La pièce est découpée en 12 tableaux courts, sans doute des inter-tableaux avec des danses africaines.

La mise en scène est à construire, de façon à limiter le décor (je suis partisan de mise en scène aussi dépouillée que possible), sur un espace de jeu (plateau) de petite taille (soit 8 m largeur et 6 m profondeur), avec une régie lumière limitée (au plus 10 voies) et une source son qui peut être numérique. 

La distribution imaginée :

  Une comédienne (de préférence d’origine africaine) pour la divinité mythologique,

  Deux comédiennes pour Claire (jeune) et Josiane (jeune retraitée),

  Deux comédiens noirs pour Aimable et Anatole, un député français et le premier ministre Sonko,

  Deux comédiens blancs pour les officiers 

  Une comédienne pour l’historienne 

Soit 3 à 4 comédiennes et 4 comédiens, un metteur en scène (qui peut faire un officier) et son assistant, une personne régie : a minima 10 personnes.

 


BD


DÉRACINÉ – Un tirailleur en fuite

Thibault Rougès

1916. Comme des milliers d’autres Africains des colonies, Beckadou est enrôlé de force dans l’armée française.
À l’ombre de la dune du Pilat, dans le camp d’hivernage du Courneau, le déracinement et les horreurs de la guerre font vaciller les esprits des tirailleurs sénégalais. Pour poursuivre ses rêves autant que fuir ses cauchemars, Beckadou s’évade.

Genre : BD Historique
Format : 21×28,5
Couverture : cartonnée – Vernis sélectif
Façonnage : dos carré cousu
Papier : 140gr Offset
Illustration : noir & blanc
Nombre de page : 112
Livraison août 2025

 

DÉRACINÉ - Un tirailleur en fuite – Image 2

DÉRACINÉ - Un tirailleur en fuite – Image 3

DÉRACINÉ - Un tirailleur en fuite – Image 4

DÉRACINÉ - Un tirailleur en fuite – Image 5

DÉRACINÉ - Un tirailleur en fuite – Image 6 

LES EXPOS DE L'ÉTÉ | ARTS 

SAINT-TROPEZ | PEINTURE, DESSIN

L'« inconnue » Lucie Cousturier

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Tirailleur sénégalais écrivant, Lucie Cousturier, années 1920.

 

À la fois peintre, critique d'art, journaliste et écrivaine, militante de la cause noire, Lucie Cousturier (1876-1925), est une personnalité hors norme, inconnue du grand public mais admirée en son temps par ses pairs. Benjamine du groupe néo-impressionniste auquel elle a été présentée par son professeur, Paul Signac, elle expose aux côtés de Maximilien Luce, Henri-Edmond Cross ou Théo Van Rysselberghe, piliers du pointillisme. La jeune femme, issue de la bourgeoisie parisienne, adopte, du moins dans les premières années, ce style caractérisé par ses milliers de petits points inventé par Georges Seurat, qu'elle n'a pas connu mais à qui elle consacre plusieurs écrits et une exposition en 1900, avec Félix Fénéon, agitateur et intellectuel du mouvement. Durant la Première Guerre mondiale, alors que Lucie Cousturier et son mari Edmond, peintre également, séjournent à Fréjus, elle fait la connaissance de tirailleurs sénégalais et entreprend de leur apprendre à lire et à écrire. Trans formée par cette rencontre, elle en tire le récit Des inconnus chez moi (1920) et se démène pour obtenir une mission auprès du ministère des Colonies, afin d'étudier «le milieu indigène familial et spécialement le rôle de la femme». Son voyage de dix mois en Afrique de l'Ouest en 1921 est relaté dans un ouvrage en deux tomes, Mes inconnus chez eux, avec de nombreuses aquarelles de paysages et de personnages rencontrés sur place, complètement à l'opposé des représentations exotiques des Africains à l'époque. À travers une soixantaine d'œuvres sensitives, dessins et huiles, le musée de l'Annonciade rend hommage à cette peintre et intellectuelle anticonformiste, décédée prématuré- ment à l'âge de 48 ans. D S.C.

| « Lucie Cousturier, une artiste chez les néo-impressionnistes », musée de l'Annonciade, Saint-Tropez (83), du 11 juillet au 14 novembre. saint-tropez.fr



Le carré des tirailleurs sénégalais.

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Au cœur de Lectoure, un carré de silence et de mémoire raconte une histoire longtemps tenue à l'écart. Celle des Tirailleurs Sénégalais (5), venus de loin, arrachés à leur terre natale pour servir dans une guerre qui n'était pas la leur au début du XXe siècle. Choisie comme l'un des rares points d'accueil dans le Sud de la France, la ville devint un sas, un entre-deux mondes. Entre l'Afrique noire et le front glacé du nord-est, Lectoure fut une halte, contrainte, brutale, où acclimatation rimait avec attente et incertitude. Sous l'impulsion du génie militaire, en quelques mois, une ville dans la ville surgit : baraquements, administration, hôpital… Tout un dispositif destiné à préparer ces hommes au combat. Mais rien ne préparait aux maladies nouvelles. L'armistice fut signé, la guerre terminée, mais pour beaucoup, le retour ne vint jamais. Entre l'automne 1918 et l'hiver 1919, 98 d'entre eux succombèrent loin des leurs.


Midi le magazine

 

Commémoration ou manifestation politique : que s’est-il passé au Tata Sénégalais de Chasselay, le 20 juin dernier ?

Ce jour-là, deux organisations souhaitaient rendre hommage aux tirailleurs sénégalais morts pour la France en juin 1940. Mais les portes de la nécropole nationale sont restées fermées car leur initiative a été jugée trop politique par l’État, gestionnaire du site. Mais un dépôt de gerbe à cet endroit précis, n’est-ce pas déjà un acte politique, questionne un sympathisant présent sur place ? Depuis, un député du Val-d’Oise s’est saisi de l’affaire.

F. G. - 16 juil. 2025 à 19:00 | mis à jour le 16 juil. 2025 à 19:05

Arrivés devant l’entrée du Tata, les personnes qui voulaient déposer une gerbe à l’intérieur du lieu de mémoire ont trouvé portes closes.  Photo fournie S. M.
Arrivés devant l’entrée du Tata, les personnes qui voulaient déposer une gerbe à l’intérieur du lieu de mémoire ont trouvé portes closes.  Photo fournie S. M.

Ils venaient à Chasselay pour commémorer le massacre des tirailleurs africains par l’armée allemande en juin 1940. Mais ce vendredi 20 juin, la soixantaine de sympathisants de deux organisations n’ont pu entrer dans le Tata sénégalais de Chasselay. Revoyant leurs ambitions à la baisse, ils se sont finalement rassemblés devant le lourd portail de la nécropole nationale.

La Marche des solidarités et la coordination 75 des sans-papiers avaient en effet déposé une demande auprès de la ville de Chasselay et de l’ office national des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG), gestionnaire des lieux. Mais une phrase a été jugée trop politique pour laisser entrer le groupe.

Modifier la demande

« J’ai transmis leur demande à l’ONaCVG, témoigne le maire de Chasselay, Jacques Pariost, mais elle était présentée comme une “mobilisation générale pour les tirailleurs d’hier et les tirailleurs d’aujourd’hui qui résistent contre le racisme au gouvernement” ». La formulation très politique sur sa fin...

Suite sur : 

Rhône. Commémoration ou manifestation politique : que s’est-il passé au Tata Sénégalais de Chasselay, le 20 juin dernier ?

 




Chasselay

Près de Lyon. Plaques erronées, portes fermées : "le règne des mensonges" dans ce cimetière ?

Après un "incident diplomatique" en juin dernier, une historienne dénonce ce qu'elle appelle un "règne des mensonges" dans une nécropole près de Lyon. Mais que se passe-t-il ?

Fermée aux manifestants le 20 juin 2025, la nécropole militaire de Chasselay, près de Lyon (Rhône) cristallise les tensions autour de la mémoire des tirailleurs africains.
Fermée aux manifestants le 20 juin 2025, la nécropole militaire de Chasselay, près de Lyon (Rhône) cristallise les tensions autour de la mémoire des tirailleurs africains. (©ROMAIN DOUCELIN / NurPhoto / AFP Illustration)

Par Théo Zuili    Publié le 27 juil. 2025 à 7h42

Le 20 juin dernier, une cérémonie d’hommage près de Lyon s’est tenue sur le trottoir, derrière les grilles closes de la nécropole nationale. Le rassemblement organisé au « Tata » de Chasselay (Rhône) par des collectifs de sans-papiers et de soutien aux migrants était venu de Paris pour honorer les tirailleurs sénégalais massacrés ici par l’armée allemande en 1940, tout en dénonçant les lois actuelles sur l’immigration.
Le ministère des Armées, contacté par actu Lyon, assume la décision : « Une manifestation politique ne peut avoir lieu dans une nécropole nationale. » Armelle Mabon, historienne spécialiste des tirailleurs aux prises avec l’État, dénonce une « nouvelle décision arbitraire » qui lui laisse croire à un « règne des mensonges » dans ce cimetière.

Une manifestation politique

Venus pour se recueillir et « montrer notre colère contre la loi d’immigration et les politiciens selon qui nous sommes le problème de la France alors que c’est archi-faux et qu’on sait la vérité (sic) », ces travailleurs en attente de papiers qui craignent de voir toutes les portes de la naturalisation se fermer prévoyaient de « manifester depuis la mairie de Chasselay jusqu’au tata pour rendre visible la solidarité face aux dégradations récentes et l’hommage aux tirailleurs ».

En mémoire des tirailleurs d’hier, massacrés par les nazis, en solidarité avec les tirailleurs d’aujourd’hui qui résistent contre le racisme au pouvoir, incarné par Retailleau et Darmanin et contre les fascistes du RN à Reconquête en passant par les néo-nazis qui ont marché à Paris le 10 mai dernier.
Marche des Solidarités

Fermée aux manifestants le 20 juin, la nécropole militaire de Chasselay, près de Lyon (Rhône) cristallise les tensions autour de la mémoire des tirailleurs africains.
Des membres de la délégation devant les portes closes de la nécropole, le 20 juin. (©Sébastien Majerowicz)

De nature éminemment politique, cette manifestation s’est vue interdire l’accès au Tata « en conformité avec la politique […] qui ne permet de manifestations politiques dans les nécropoles nationales ». Une décision polémique, perçue comme « une humiliation » pour ces Africains dont certains sont descendants de tirailleursqualifiée « d’incident diplomatique » par un député LFI.

Des versions qui s’opposent

« Les organisateurs n’ont jamais reçu de refus », rétorque Armelle Mabon. « Ils sont arrivés comme prévu, avec des gerbes, des prises de parole, et ils sont restés dehors. »

La préfète du Rhône affirme que les organisateurs avaient été informés en amont, mais aucun document ne vient, pour l’heure, étayer cette affirmation.

Le maire de Chasselay, Jacques Pariost, a accompagné ce défilé. Plutôt qu’une manifestation, il défendait sur place un « devoir de mémoire pour ceux qui se sont sacrifiés pour la France ». Lui-même s’est dit surpris en arrivant devant les grilles fermées, accusant la préfecture du Rhône et assurant sa solidarité avec les collectifs. Contacté, il n’a pas répondu à actu Lyon.

La décision de fermer le Tata de Chasselay ce jour-là émanerait de l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG) au titre du règlement général des nécropoles nationales, interdisant toute « manifestations de nature à nuire au recueillement ».

Ce cimetière situé à Chasselay (Rhône) près de Lyon et baptisé
Ce cimetière situé à Chasselay (Rhône) près de Lyon est baptisé « Tata sénégalais », signifiant « enceinte fortifiée » en wolof. (©Taguelmoust / Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0)

« L’ONaCVG n’est évidemment pas en charge du suivi de votre manifestation et n’a aucun avis à donner sur le sujet. Je suis toutefois heureux de constater que nous partageons le même souci quant à la nécessité de respecter ce lieu de mémoire et de préserver sa solennité », écrivait pourtant l’ONaCVG quelques jours plus tôt, selon des échanges que nous avons pu consulter.

Armelle Mabon soupçonne derrière l’absence de preuve d’une notification préalable une volonté de corriger une erreur en improvisant à postériori pour garder la face. Pour elle, ces portes fermées s’inscrivent dans un contexte plus large « d’instrumentalisation de la mémoire » dans la nécropole.

Des plaques erronées

Au cœur de cette accusation, deux plaques gravées de 25 noms. En 2022, le ministère des Armées avait inauguré au sein du Tata ces plaques commémoratives en hommage à 25 tirailleurs jusqu’alors « portés disparus ou non identifiés ».

Le communiqué officiel affirmait que ces soldats avaient été « identifiés grâce à des recherches génétiques ». Mais une enquête menée par l’historienne Armelle Mabon a révélé que ces recherches ADN n’ont jamais eu lieu, comme l’a reconnu le ministère des Armées dans une note judiciaire.

Seuls 7 des 25 soldats ont pu être effectivement liés, via des archives, à une inhumation certaine à Chasselay, et cinq autres y sont seulement « possibles » selon ArmelleMabon, qui dénonce des plaques « constituées sans fondement scientifique ».

Des noms gravés, mais sans preuve ?

Elle a obtenu gain de cause auprès du Tribunal administratif, qui a ordonné la transmission des documents attestant de ces inhumations. Si les documents sont cohérents avec les plaques, cela validerait que l’ajout de leurs noms repose sur une base fiable.

Mais le ministère n’a jamais fourni les pièces demandées, et l’affaire est aujourd’hui relancée en justice pour en obtenir l’exécution.

Une contradiction qui agace

Pour l’historienne, graver des noms sans preuve dans une nécropole sous prétexte d’un hommage national reviendrait à instrumentaliser la mémoire à des fins politiques. Une démarche d’autant plus problématique, dit-elle, que l’État invoque en parallèle le devoir de neutralité mémorielle pour interdire toute manifestation « à caractère politique » dans ce lieu.

« Tout ça est illégal. Et quelque chose me dit que rien de tout ça n’aurait été permis si ces soldats avaient été des français blancs », accuse Armelle Mabon. Pour l’historienne, c’est une manœuvre de communication. « On a instrumentalisé ces morts pour produire un récit qui flatte l’État, quitte à tordre la vérité. »

Elle parle de « profanation mémorielle » et dénonce un « règne des mensonges ». Loin de lâcher le morceau, l’historienne se dit optimiste : « Je crois encore que ces plaques puissent être corrigées. »

Impossible de dire, à ce stade, si cette contradiction est le simple fruit d’une maladresse institutionnelle ou d’une volonté délibérée.

Près de Lyon. Plaques erronées, portes fermées : "le règne des mensonges" dans ce cimetière ?

 

Billet de blog 29 juin 2025 - Armelle Mabon

Le massacre de Thiaroye, le recel de cadavre : un espoir de justice

Suite au dépôt de plainte de Biram Senghor contre X et contre l'État français pour recel de cadavre, la justice doit prendre en compte la multiplicité des mensonges qui trahissent une volonté de taire ce qui est su. Il est plus que temps que l'État français traite ce crime colonial avec dignité, lucidité, humilité, responsabilité et courage pour toutes les victimes et leurs descendants.


M'Bap Senghor et son fils Biram Senghor © Clair Rivière

Cela fait des années que j'interroge cette notion de crime continu... 

La suite sur :

Le massacre de Thiaroye, le recel de cadavre : un espoir de justice | Le Club



Il y a 85 ans, des tirailleurs sénégalais massacrés

L'Éclaireur du Gâtinais (Loiret)

23 Juillet 2025

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La mémoire de ces soldats sera préservée sur la plaque.

M. Roy un habitant de Ferrières-en-Gâtinais a fourni à la commune de Corquilleroy des documents historiques précieux. Cela concerne le massacre de tirailleurs sénégalais.

Le 25 juillet 1940 à Corquilleroy, huit tirailleurs sont exécutés par les troupes allemandes. Ce drame s’inscrit dans une série de massacres perpétrés contre les soldats africains engagés dans l’armée française durant la Seconde Guerre mondiale.

Ces hommes originaires d’Afrique subsaharienne faisaient partie des troupes coloniales mobilisées pour défendre la France. Après la défaite de juin 1940, plusieurs unités furent capturées et les soldats noirs furent souvent séparés de leurs camarades blancs, puis exécutés.

Le massacre de Corquilleroy est l’un des nombreux épisodes tragiques de cette politique raciste menée par les nazis, qui considéraient les soldats africains comme indignes du statut de prisonnier de guerre.

Ce massacre moins connu que d’autres, s’inscrit dans cette logique de violence raciale systématique. Ce massacre a été une représaille, suite à un attentat contre un officier allemand dans la région. Les documents de M. Roy évoque cette version des faits.

Une plaque commémorative

La municipalité à l’unanimité a décidé d’ériger une plaque commémorative en hommage aux huit victimes. Un geste fort et une volonté de réhabilitation et de devoir de mémoire envers ces soldats africains injustement exécutés. Une manière de leur rendre justice et de réintégrer leur sacrifice dans l’histoire collective.

Les huit tirailleurs avaient d’abord été inhumés dans le cimetière de Corquilleroy, avant que leurs dépouilles ne soient transférées à la Nécropole Nationale de Fleury-les-Aubrais.

La commune et le souvenir Français du Loiret inaugureront la plaque commémorative lors de la cérémonie qui aura lieu le vendredi 25 juillet à 17 heures, devant le monument aux morts.

Cette cérémonie est plus qu’un simple hommage, c’est un acte de justice mémorielle. Sur la plaque, seront mentionnés Sagasse Antandou (8e RTS), Bangoura Bakary (8e RTS), Niouma Ballo (202e RALC), un Tirailleur inconnu (8e RTS), quatre soldats inconnus.

 

Histoire. Souvenons-nous tous de Tiémoko Koné

Une stèle rappelle désormais la tragique disparition de cet homme froidement abattu en temps de guerre.

Publié le 03 juillet 2025 à 06h00

 Jacqueline Geyneton avec les membres de la famille Koné et les officiels. © Droits réservés

Dans son édition du 19 janvier 2023, Le Pays relatait cette histoire de retrouvailles entre la famille d’un tirailleur sénégalais exécuté sommairement le 23 juin 1940 par les nazis, en bord de Loire à Feurs, et Mme Geneyton qui, enfant, se rendait au cimetière pour fleurir cette tombe ornée d’un croissant (et non pas d’une croix), qui n’en recevait jamais. Quatre-vingt-cinq ans plus tard, jour pour jour, une stèle au nom de Tiémoko Koné a été dévoilée, le 23 juin, chemin du gour de Randan, sur le lieu supposé de son exécution.

Comment en est-on arrivé là ? Il y a 20 ans le Montbrisonnais Rémi Poirieux, dans le cadre de ses activités professionnelles, rencontre à Toulouse Issa Koné, médecin généraliste à Marseille qui lui signifie (en tant que Ligérien) que son oncle Tiémoko Koné, tirailleur sénégalais, a été exécuté par les nazis le 23 juin 1940 à « Fleurs ». En 2018, une soirée est organisée à Montbrison, sur le thème de « La Loire durant la guerre ». Dans la salle, Issa Koné explique qu’à la demande de son père, sa présence se justifie pour retrouver les traces de son oncle Tiémoko.

En entendant ce nom une dame se lève dans la salle en disant que ce nom lui parle… C’était inespéré. En effet, Jacqueline Geneyton, alors âgée de 7 ans en 1940, se rendait au cimetière fleurir cette tombe qui ne recevait jamais de fleurs. Alors commence un long travail de recherches que Rémi Poirieux mènera à bien jusqu’à ce jour, malgré de nombreuses péripéties (inversion du nom et du prénom, erreur de transcription…). En 2005, Rémi poirieux prendra contact avec le maire de Feurs, Benoît Gardet, qui lui facilitera ses recherches.

Il y a un an, il a finalisé cette cérémonie du souvenir avec la maire actuelle, Marianne Darfeuille, afin que le sacrifice de Tiémoko Koné ne sombre pas dans les oubliettes de l’histoire. L’homme repose depuis 1958 à la nécropole de La Doua, à Lyon. Son fère, Issa, vint plusieurs fois à Feurs avant de décéder, le 6 janvier 2025, hélas sans pouvoir assister à la cérémonie du 23 juin dernier. Il avait aussi rencontré les élèves du lycée du Puits-de-l’Aune qui travaillent sur le projet « Mémoires oubliées, histoires inachevées » qui concerne aussi des soldats guinéens.

L’émotion était palpable tout au long de la cérémonie du 23 juin dernier, « avec cet hommage à un homme venu d’Afrique pour défendre notre patrie ». Maintenant, Tiémoko Koné peut reposer en paix.

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Lyon 9e - Hommage aux tirailleurs sénégalais tués montée de Balmont

Ce mercredi 18 juin, s’est tenu sur la montée de Balmont la cérémonie d’hommage aux tirailleurs sénégalais massacrés par les troupes nazies en 1940. 85 ans après, les habitants du 9e arrondissement et les associations d’anciens combattants se sont réunis pour rendre hommage aux 27 tirailleurs sénégalais fusillés par les troupes allemandes bataille de France en 1940.

De notre correspondant Thomas Debise - 19 juin 2025 à 19:11

En 1940, 27 tirailleurs sénégalais avaient été fusillés par les Allemands, montée de Balmont.  Photo Thomas Debise
En 1940, 27 tirailleurs sénégalais avaient été fusillés par les Allemands, montée de Balmont. Photo Thomas Debise

Alors que le 17 juin 1940, le maréchal Pétain appelle à déposer les armes, Lyon est déclarée ville ouverte pour éviter des combats sanglants. Mais au nord de Lyon, plusieurs points d’appui sont installés sur une ligne allant de L’Arbresle à Lyon pour ralentir l’avancée des troupes allemandes.

Les combats commencent le 19 juin au matin sur la route nationale. Le 25e...

 

Lyon 9e. Hommage aux tirailleurs sénégalais tués montée de Balmont