À Abidjan, une association promeut la mémoire des tirailleurs de Côte d’Ivoire dans des écoles
Comment mettre en valeur la mémoire des anciens combattants ? En Côte d’Ivoire, des initiatives émanent d’associations qui veulent souligner la contribution des Tirailleurs sénégalais. Selon l’Association fraternelle des anciens combattants de Côte d’Ivoire, près de 22 900 Ivoiriens ont été recrutés pour combattre durant la Première Guerre mondiale et 15 000 durant la Seconde. Au-delà des cérémonies, des médailles et des hommages, une association veut honorer la mémoire des anciens combattants dans des écoles.
Publié le : 07/10/2025 - 12:19
Une vue générale de la lagune Ébrié qui sépare les quartiers de Marcory et de Cocody à Abidjan le 10 mai 2023. |
Par : RFI - Avec notre correspondante à Abidjan, Bineta Diagne
Fils de Tirailleur sénégalais, le capitaine Yassoungo Koné a lui-même servi en Algérie entre 1954 et 1962. Cet ancien combattant souhaite que les Ivoiriens conservent une trace de son expérience. « Il faut des écrits, la mémoire, qu’on reconnaisse ce que nous avons fait, souligne-t-il. Nous avons offert ces poitrines pour ces différentes guerres que nous ne connaissions pas ».
Aujourd’hui, il reste à peine une soixante d’anciens combattants, réunis au sein d’une association à Abidjan. Pas évident de transmettre leur histoire : les programmes scolaires sont encore trop synthétiques sur ce chapitre, comme l’explique Henri-Joël Amon, un professeur de lycée : « La difficulté, c’est l’absence d’un véritable travail scientifique autour de la reconstitution de leur mémoire. Il n’y a pas vraiment de lucarne ouverte pour les anciens combattants. En réalité, on apprend l’histoire des anciens combattants au travers des différentes batailles. Sachant que dans ces batailles-là, leur rôle est très souvent marginalisé. »
« Se réapproprier leur mémoire »
L’association Français du Monde a contacté trois établissements scolaires d’Abidjan pour que les derniers anciens combattants partagent leur expérience avec les élèves. Christophe Kassi, le président de cette organisation, explique : « Nous voulons travailler avec les écoles, de manière à transmettre aux jeunes générations qui ont besoin de se réapproprier leur mémoire, les témoignages de nos anciens combattants pendant qu’ils sont encore là. Parce que dans quelques années, malheureusement, ce ne sera plus possible. »
Ces passionnés d’histoire souhaitent aussi l’édification d’un mémorial, à l’image de ceux de Dakar et de Bamako.
À Abidjan, une association promeut la mémoire des tirailleurs de Côte d’Ivoire dans des écoles
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