Thursday, October 16, 2025




À La Teste-de-Buch, l’hommage aux tirailleurs sénégalais est un « acte de justice »

Hommage aux tirailleurs sénégalais, ce vendredi 22 août, à la nécropole du Natus, à La Teste-de-Buch. © Crédit photo : S. M.

Par Sabine Menet    Publié le 22/08/2025 à 18h00.

L’hommage annuel rendu aux tirailleurs sénégalais s’est déroulé ce vendredi 22 août, à la nécropole du Natus, à La Teste-de-Buch

Le 23 août 1944, le 6ᵉ régiment de ceux que l’on appelait les tirailleurs sénégalais est le premier à entrer à Toulon, engageant la libération de la ville. La date fut retenue pour commémorer la mémoire de ces hommes mobilisés au Sénégal mais aussi en Guinée, au Congo, au Nigéria, au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Burkina-Faso, au Mali et en Centrafrique pour se battre sous le drapeau tricolore.

Cette année, c’est avec un peu d’avance, ce vendredi 22 août que la cérémonie s’est tenue devant la nécropole du Natus, à La Teste-de-Buch. Le long de la piste 214, elle abrite la dépouille de 956 tirailleurs sénégalais et malgaches ainsi que celle des 11 soldats russes et des deux Français morts dans l’ancien camp du Courneau des maladies contractées à cause de l’insalubrité de leur casernement.

Joël Lecloitre, le président de l’Union nationale des combattants de Gironde, lors de l’hommage aux tirailleurs sénégalais, ce vendredi 22 août, à la nécropole du Natus, à La Teste-de-Buch. S. M.

« Ces hommes étaient des patriotes (et) leur histoire fut longtemps passée sous silence et marginalisée » a rappelé Joël Lecloitre, le président de l’Union nationale des combattants de Gironde, louant leur courage, ténacité, loyauté et dévouement. Et d’espérer que le devoir de mémoire prévienne l’adhésion aux « théories réductrices, populistes et de courte vue » du moment.

Des victimes et des héros

Représentant le maire de La Teste-de-Buch, son premier adjoint, Gérard Sagnes a estimé que « plus qu’une cérémonie du souvenir, cette journée est un acte de justice, la reconnaissance d’une dette morale immense. »

Et de rappeler qu’entre 1914 et 1918, plus de 180 000 Africains furent mobilisés, souvent de force et 72 000 périrent. En 1940, ils furent 300 000 enrôlés et près de 20 000 disparurent. « Ces stèles que nous avons alignées ici ne sont pas que des symboles funéraires, elles sont les pierres d’un monument invisible : celui de la fraternité. »

Le consul général du Sénégal, Abdoulaye Diallo, au micro, lors de l’hommage aux tirailleurs sénégalais, ce vendredi 22 août, à la nécropole du Natus, à La Teste-de-Buch. S. M.

« La force noire de l’empire colonial a contribué à la libération de la France. Ces héros méritent d’être cités en exemple » abonda le consul général du Sénégal, Abdoulaye Diallo, remerciant ceux qui furent à l’origine de l’érection de la nécropole en 1967, non loin du funeste camp du Courneau. Nécropole reconnue sur le plan national depuis 1993 comme le rappela le sous-préfet, Jean-Louis Amat, qui a loué la mémoire de ces « hommes venus mourir sur une terre qui n’était pas la leur ».

Plusieurs gerbes furent ensuite déposées par diverses personnalités.

À La Teste-de-Buch, l’hommage aux tirailleurs sénégalais est un « acte de justice »

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