Tuesday, December 23, 2025


 


Hommage d'un village du Cher à deux tirailleurs Sénégalais morts pour la France

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Evelyne Noirot devant le monument aux morts de Chavannes © Radio France - Alexandre Mottot

Alexandre Mottot    Publié le mardi 11 novembre 2025 à 9:20

Pour les 107 ans de l'armistice du 11 novembre mettant fin à la 1re Guerre Mondiale, à Chavannes près de Châteauneuf dans le Cher, la cérémonie rendra un hommage particulier à deux tirailleurs Sénégalais tués en 1940 pendant "la drôle de guerre"

Chavannes, Méry-sur-Cher ces villages rendent hommage aux tirailleurs morts sur leurs terres, en tout en 1940, 40.000 tirailleurs étaient engagés dans les combats en métropole (pour 179.000 tirailleurs), ils étaient 31.000 en 1914. Le 29 juin 40 au sein d'une troupe nombreuse en replis vers Montpellier, un groupe d'une quarantaine de soldats croise une automitrailleuse allemande dans la cour d'une ferme à Coudron. Deux tirailleurs sont alors tués et depuis leurs noms figurent depuis au monument au Morts du village.

Evelyne Noirot, habite ce village, à 78 ans, cette passionnée du Sénégal a tout fait pour que cet hommage spécial soit rendu aux deux hommes, un inconnu et un autre du nom de Keita Mangué. Ces deux tirailleurs sénégalais appartiennent à cette unité coloniale comprenant plusieurs nationalités, une unité dont le rôle a été décisif lors des deux conflits mondiaux."C'est assez rare que les Sénégalais soient sur le monument aux morts, surtout pendant la guerre" précise Evelyne Noirot. Jusqu'alors "on pensait que ces Sénégalais étaient enterrés à droite de la porte du cimetière. Or, c'est pas c'est pas ça. Ils sont enterrés à la nécropole de Saint-André. Je suis allée sur leurs tombes." "

J'ai interrogé directement des vieux Sénégalais. Voilà, ça m'a aidé et je cherchais d'où venait, chez ces Sénégalais, celui qui était identifié. L'autre devait venir plutôt du Mali parce qu'il était en fait rabattu de plusieurs pays pour aller ou embarquer par bateau." Pour cette cérémonie prévue le 11 novembre, Evelyne participe tout naturellement à l'hommage aux tirailleurs. "J'ai prévu de faire faire deux bouquets pour ces Sénégalais portés par les enfants qui seront là avec les rubans du Sénégal, au moins pour leur rendre un peu hommage en même temps que l'hommage national. Parce que quand même, ces personnes là ont donné leur vie pour nous quand même."

En plus des la cérémonie traditionnelle autour de l'équipe municipale et des anciens combattants, un hommage particulier sera donc rendu aux tirailleurs de Chavannes, surtout sous une forme pédagogique. Jean-Pierre Delange est universitaire et adjoint du maire. Il a préparé un texte de présentation. "Je crois que la plupart des gens qui vont venir assister à cette cérémonie ignorent complètement ou complètement largement, ignore ce qui est arrivé dans les circonstances qui ont été quand même relativement brutale. On a ici des soldats qui ont été tués parce qu'ils avaient la peau noire puisqu'ils sont arrivés au milieu d'une troupe d'une quarantaine de soldats. Et les autres soldats ont en partie été emmenés en camp de prisonniers et les autres pas inquiétés. Mais eux ont subi quasiment la mort subite directement. On ne les a pas interrogés, on les a pas traînés en salle d'interrogatoire, on ne les a pas emprisonnés, on les a directement tués parce qu'ils étaient africains."

"On les a directement tués parce qu'ils étaient africains."

Jean-Pierre Delange va donc rappeler les faits pour resituer ce court hommage dans son épaisseur historique. "Rappeler les faits et ces circonstances brutales, et puis rappeler aussi que finalement on a cherché à savoir de qui il s'agissait. Et puis qu'elle avait été, qu'elle avait élu la suite des événements après le après le meurtre de ce soldat, et donc donner un peu d'informations de manière orale. Ce peut être un. Un petit petit rappel historique où plus on en prend, on en parle quasiment jamais à chaque cérémonie, bien que le nom, le nom ou en tout cas leur présence soit attestée sur le monument. Sur le monument aux morts, on fait jamais grand cas de celui de ces soldats." Le Maire Guy Moreau abonde dans ce sens, soucieux de pérenniser l'hommage à ces soldats "venus de leur village pour se faire tuer dans notre Berry". D'où l'importance de cette cérémonie qui excédera le cadre strict des héros locaux de la Grande Guerre pour faire prendre un peu la lumière à ces héros venus d'ailleurs.

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