Hommage d'un village du Cher à deux tirailleurs Sénégalais morts pour la France
| Evelyne Noirot devant le monument aux morts de Chavannes © Radio France - Alexandre Mottot |
Alexandre Mottot Publié le mardi 11 novembre 2025 à 9:20
Pour les 107 ans de l'armistice du 11 novembre mettant
fin à la 1re Guerre Mondiale, à Chavannes près de Châteauneuf dans le Cher, la
cérémonie rendra un hommage particulier à deux tirailleurs Sénégalais tués en
1940 pendant "la drôle de guerre"
Chavannes, Méry-sur-Cher ces villages rendent
hommage aux tirailleurs morts sur leurs terres, en tout en 1940, 40.000
tirailleurs étaient engagés dans les combats en métropole (pour 179.000
tirailleurs), ils étaient 31.000 en 1914. Le 29 juin 40 au sein d'une
troupe nombreuse en replis vers Montpellier, un groupe d'une quarantaine de
soldats croise une automitrailleuse allemande dans la cour d'une ferme à
Coudron. Deux tirailleurs sont alors tués et depuis leurs noms figurent
depuis au monument au Morts du village.
Evelyne Noirot, habite ce village, à 78 ans, cette
passionnée du Sénégal a tout fait pour que cet hommage spécial soit
rendu aux deux hommes, un inconnu et un autre du nom de Keita Mangué. Ces
deux tirailleurs sénégalais appartiennent à cette unité coloniale comprenant
plusieurs nationalités, une unité dont le rôle a été décisif lors des deux
conflits mondiaux."C'est assez rare que les Sénégalais soient sur le
monument aux morts, surtout pendant la guerre" précise Evelyne
Noirot. Jusqu'alors "on pensait que ces Sénégalais étaient
enterrés à droite de la porte du cimetière. Or, c'est pas c'est pas ça. Ils
sont enterrés à la nécropole de Saint-André. Je suis allée sur leurs
tombes." "
J'ai interrogé directement des vieux Sénégalais. Voilà,
ça m'a aidé et je cherchais d'où venait, chez ces Sénégalais, celui qui était
identifié. L'autre devait venir plutôt du Mali parce qu'il était en fait
rabattu de plusieurs pays pour aller ou embarquer par bateau." Pour
cette cérémonie prévue le 11 novembre, Evelyne participe tout
naturellement à l'hommage aux tirailleurs. "J'ai prévu de
faire faire deux bouquets pour ces Sénégalais portés par les enfants qui seront
là avec les rubans du Sénégal, au moins pour leur rendre un peu hommage en même
temps que l'hommage national. Parce que quand même, ces personnes là ont donné
leur vie pour nous quand même."
En plus des la cérémonie traditionnelle autour de l'équipe
municipale et des anciens combattants, un hommage particulier sera donc
rendu aux tirailleurs de Chavannes, surtout sous une forme pédagogique.
Jean-Pierre Delange est universitaire et adjoint du maire. Il a préparé un
texte de présentation. "Je crois que la plupart des gens qui vont venir
assister à cette cérémonie ignorent complètement ou complètement largement,
ignore ce qui est arrivé dans les circonstances qui ont été quand même
relativement brutale. On a ici des soldats qui ont été tués parce qu'ils
avaient la peau noire puisqu'ils sont arrivés au milieu d'une troupe d'une
quarantaine de soldats. Et les autres soldats ont en partie été emmenés en camp
de prisonniers et les autres pas inquiétés. Mais eux ont subi quasiment la mort
subite directement. On ne les a pas interrogés, on les a pas traînés en salle
d'interrogatoire, on ne les a pas emprisonnés, on les a directement tués parce
qu'ils étaient africains."
"On les a directement tués parce qu'ils étaient
africains."
Jean-Pierre Delange va donc rappeler les faits pour resituer
ce court hommage dans son épaisseur historique. "Rappeler les faits
et ces circonstances brutales, et puis rappeler aussi que finalement on a
cherché à savoir de qui il s'agissait. Et puis qu'elle avait été, qu'elle avait
élu la suite des événements après le après le meurtre de ce soldat, et donc
donner un peu d'informations de manière orale. Ce peut être un. Un petit petit
rappel historique où plus on en prend, on en parle quasiment jamais à chaque
cérémonie, bien que le nom, le nom ou en tout cas leur présence soit attestée
sur le monument. Sur le monument aux morts, on fait jamais grand cas de celui
de ces soldats." Le Maire Guy Moreau abonde dans ce sens, soucieux
de pérenniser l'hommage à ces soldats "venus de leur village
pour se faire tuer dans notre Berry". D'où l'importance de cette
cérémonie qui excédera le cadre strict des héros locaux de la Grande Guerre
pour faire prendre un peu la lumière à ces héros venus d'ailleurs.
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d'un village du Cher à deux tirailleurs Sénégalais morts pour la France - ICI

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