À Bordeaux, l’association Mémoires et Partages honorera deux tirailleurs
d’origine africaine à l’occasion de la commémoration de l’armistice
| L’association organise chaque année un hommage aux tirailleurs morts et enterrés à Bordeaux lors de la Grande Guerre. Ici en 2022 au cimetière des Pins Francs. © Crédit photo : Claude Petit / SUD OUEST |
Par Sudouest.fr Publié le 06/11/2025 à 15h52.
L’association Mémoires et Partages, investie depuis plus
de vingt ans dans la reconnaissance de la traite des noirs et de l’esclavage à
Bordeaux, honorera la mémoire de deux tirailleurs sénégalais à l’occasion des
commémorations de l’armistice
À l’occasion des commémorations du 11 novembre,
l’association bordelaise Mémoires et Partages honorera la mémoire du tirailleur
Beckadou, abattu par deux habitants du bassin d’Arcachon au cours de la
Première Guerre mondiale. Arrivé au camp de Courneau pour y passer l’hiver aux
côtés de quelque 900 soldats africains enrôlés par l’armée française, il est le
seul à réussir à s’évader. Rattrapé, il est tué de plusieurs coups de fusils
par deux hommes acquittés par la justice en janvier 1917. Son histoire a été
mise en lumière par le bédéiste Thibault Rougès qui a signé le roman graphique
« Déraciné. Un tirailleur en fuite » en août dernier. Il sera au
cinéma l’Utopia le 11 novembre pour une discussion et une séance de
dédicace à 17 heures. Suivra la projection, à 20 heures, du film
réalisé par Omar Sy, « Tirailleur », sorti en salle pour la première
fois en 2022.
Dix ans après sa fondation, l’association qui fédère une
vingtaine de structures œuvrant au rayonnement des dynamiques africaines sera
dotée d’un lieu d’accueil pour les publics, rue du Mirail à Bordeaux, au cours
de l’été 2026
Charles N’Tchoréré, officier oublié
Ce mois de novembre sera également l’occasion de rappeler le
destin d’un autre tirailleur originaire du Gabon, officier de l’armée française
pendant la Seconde Guerre mondiale et passé par Bordeaux. Peu connu, Charles
N’Tchoréré sort major de l’école d’officiers de Fréjus et se porte volontaire
pour participer à la guerre en 1939. Il est affecté au camp de Souge à Bordeaux
et est envoyé sur le front de la Somme, où il est fait prisonnier. Il est
abattu à bout portant pour avoir revendiqué le droit d’être traité comme un
officier français. Le journaliste et écrivain camerounais Christian Éboulé,
spécialiste des questions africaines, lui a consacré un ouvrage, « Le
Testament de Charles ». Il sera au théâtre de La Lucarne samedi
15 novembre à 16 heures pour en discuter. Artistes et musiciens
organiseront un hommage en suivant (programme précis à venir).

0 Comments:
Post a Comment
<< Home