Inauguration de l’espace « Antoine Diouf » dans la ville de Carpentras(Vaucluse) le 11 juin 2020 : la mémoire d’un résistant franco-sénégalais honorée.

Antoine Diouf ne vivait pas à Carpentras, mais à Sarrians, un village proche de cette ville. Il y fut assassiné le 1^er août 1944, ainsi que son ami et compagnon de résistance Albin Durand, par un groupe armé du Parti Populaire Français [1], après avoir été capturé et torturé.

La ville de Carpentras vient d’honorer sa mémoire par l’inauguration d’un espace, un square de la ville, portant son nom. Depuis des décennies, le nom d’Albin Durand, paysan, communiste et résistant de Sarrians avait déjà été attribué à des rues de la région. Antoine Diouf en revanche, n’était peu ou pas connu.

L’initiative du 11 juin résulte d’un long travail d’enquête, dans les archives et auprès des témoins de l’époque,  entrepris par l’ADAD, Association des Amis d’Antoine Diouf et Albin Durand, qui s’est créée en 2004 à Sarrians et qui œuvre pour que soient connues la vie et la mort de ces deux hommes. L’association a édité en 2016 un livre, Faits et Causes – Sarrians, 1^er août 1944 – Un village dans la tourmente [2], qui permet de suivre la vie d’Antoine Diouf, son implantation dans le village de Sarrians, et le drame du 1^er août 1944.

Dans les années 1930-40, les Africains qui vivaient en France habitaient surtout dans les grandes villes ou les ports, Paris, Marseille, Bordeaux, Lyon, Lille, Rouen…, ou à Fréjus, lieu d’un grand camp de tirailleurs sénégalais. Rares étaient les hommes et les femmes d’origine africaine qui vivaient dans les campagnes. Antoine Diouf fut l’un d’entre eux : né à Marseille en 1910, il était le  fils d’une Sénégalaise, Catherine Diouf, originaire de Dakar et probablement employée de maison. L’identité du père d’Antoine est restée ignorée.

Le travail de l’association ADAD et l’inauguration de l’espace « Antoine Diouf » de Carpentras permettent que soit mieux connue désormais la vie  singulière et brève de celui qui fut de 1937 à 1944, un habitant dynamique du village de Sarrians et participa à l’action de la résistance locale. 

Françoise Croset

Pour plus d'info :

• Un hommage mérité au résistant Antoine Diouf (article du Dauphiné Libéré, réservé aux abonnés)
• L'espace Antoine Diouf a été inauguré à Carpentras (blog ROUGE CERISE, de la section Oswald Calvetti du PCF)

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[1] D’après l’enquête menée par L’Association des Amis d’Antoine Diouf et Albin Durand.

[2] Le livre est en vente à l’office du Tourisme de Sarrians et peut être acheté en contactant Céline et Rémy Chauvet, de l’ADA, au 06 21 33 96 69.