Massacre de Thiaroye en 1944 : le Sénégal entame des fouilles pour déterminer le nombre de tirailleurs tués
Massacre de Thiaroye en 1944 : le Sénégal entame des fouilles pour déterminer le nombre de tirailleurs tués
Au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko l'avait
annoncé le 19 février 2025 : des fouilles ont commencé à Thiaroye. Il
s'agit d'y identifier des fosses communes où pourraient être enterrés les
tirailleurs massacrés par l'armée française le 1er décembre 1944 alors qu'ils
réclamaient leurs primes de démobilisation. Le but est de tenter de faire la
lumière sur le bilan exact de cet épisode sanglant de la colonisation.
Publié le
: 20/05/2025 - 15:55 Modifié le
: 21/05/2025 - 12:21
Une vue générale montrant les tombes des tirailleurs sénégalais tués le 1er décembre 1944 par l'armée française au cimetière militaire de Thiaroye à Dakar, le 26 novembre 2024. AFP - SEYLLOU |
Par :RFI
Avec
notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff
Voilà une
dizaine de jours qu’une équipe d’archéologues sénégalais a commencé les
fouilles au niveau du cimetière militaire de Thiaroye – où des victimes du
massacre sont présumées avoir été inhumées – mais aussi sur le site de l’ancien
camp militaire en banlieue de Dakar, capitale du Sénégal.
L’objectif
est de sonder la terre pour localiser de possibles fosses communes, ou des
squelettes. Car l’une des questions, par exemple, est de savoir si les tombes
du cimetière militaire de Thiaroye sont vides ou si des tirailleurs y ont bien
été enterrés. En 2020, un député français, citant l’armée, évoquait
l’existence de trois fosses communes situées sous les tombes anonymes du
cimetière dans un rapport sur le massacre présenté au Parlement.
Plus
globalement, il s’agit de retrouver la trace d’une ou plusieurs fosses communes
pour tenter de déterminer le nombre exact de tirailleurs tués ce
1er décembre 1944, puisqu’à ce jour, les archives de l’armée françaises
parlent toujours de 35 morts, alors que les historiens spécialistes du sujet
les estiment plutôt à plus de 350.
Plus de 80
ans après les faits, l’enjeu est de taille et le travail complexe. Il a été
confié à des archéologues de l’Université Cheikh Anta Diop assisté de membres
de l’armée, sans limite de temps.
Les
possibles résultats seront en tout cas consignés dans un livret blanc qui doit
être remis au président du Sénégal dans les prochaines semaines, et tenus
secrets d’ici là.
Ce livret
blanc aura pour objectif de répondre à trois questions, explique l'historien
Mamadou Diouf et président du comité scientifique chargé de travailler sur le
massacre de Thiaroye : « Que s’est-il passé ? Quelles sont les
lacunes qui restent pour dire ce qu’il s’est passé ? Et que faut-il faire
à l’avenir pour obtenir un maximum d’informations ? »
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