Saturday, November 10, 2018

Inauguration à Reims du nouveau monument aux morts en hommage aux tirailleurs sénégalais de la 1ère guerre mondiale : AHTIS était présent

  •  Le monument


  • Le colonel Rives, ancien officier de tirailleurs sénégalais, échange avec des étudiants

  • Suivi de la cérémonie :

https://www.francebleu.fr/infos/societe/direct-emmanuel-macron-inaugure-le-monument-aux-heros-de-l-armee-noire-a-reims-1541522362


  • Article du Monde.fr

A Reims, un symbole de la reconnaissance « tardive » des tirailleurs africains
Le président français, Emmanuel Macron, doit inaugurer le monument aux Héros de l’armée noire au côté de son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keïta.
Le Monde.fr avec AFP Le 06.11.2018 à 14h10

Erigé en 1924, détruit en 1940, reproduit en 2013 : l’histoire agitée du monument aux Héros de l’armée noire, à Reims, officiellement inauguré mardi 6 novembre par Emmanuel Macron, s’inscrit dans la reconnaissance « tardive » par l’Etat français de l’engagement des tirailleurs sénégalais pendant la Grande Guerre. Au sommet d’un piédestal ajouré, quatre tirailleurs africains du corps d’armée colonial scrutent l’horizon autour d’un drapeau français enroulé, porté par un officier blanc, dans une allée du parc de Champagne.
« C’est une reconnaissance évidente qui a lieu et qui rappelle l’inauguration de 1924, un énorme événement avec environ 15 000 personnes au parc Pommery [l’ancien nom du parc de Champagne] », confie à l’AFP Cheikh Sakho, un professeur d’anglais d’origine sénégalaise qui a consacré une thèse à ce sujet. « Une grande partie des tirailleurs étaient venus du réservoir d’hommes que constituait [la colonie du] Haut-Sénégal et Niger [les actuels Mali et Burkina Faso], soit près de 45 % des troupes entre 1914 et 1918 », indique-t-il.
La résistance des tirailleurs sénégalais au sein du premier corps de l’armée coloniale a même été décisive en 1918, lorsque, galvanisées par leur victoire sur le Chemin des Dames, les troupes allemandes foncent sur Reims avec l’intention de faire tomber ce dernier rempart avant Paris. Mais ces hommes font face, stoppant l’offensive ennemie. Le conflit connaît alors un tournant décisif.
Fondu par les Allemands
De ce premier monument, alors composé d’un bloc de granit de quatre mètres de haut, il ne reste que des photos d’archives et des coupures de presse de son inauguration, célébrant la bravoure des soldats indigènes sur fond d’exaltation de l’empire colonial français.
En 1940, il est envoyé en Allemagne et son bronze est fondu : pour les nazis, il renvoie à « la honte noire », quand, en 1920, « la rive gauche du Rhin était occupée par 100 000 soldats des colonies », réminiscence « terrible » du traité de Versailles, selon Cheikh Sakho. Une stèle le remplace en 1958, avant un nouveau monument érigé en 1963 au même endroit : deux grands blocs de pierre dépersonnifiés qui n’inspirent aux Rémois que le sarcastique surnom d’« oreilles de lapin ».
Grâce à l’investissement d’une association en 2009, une copie en bronze de la création originale de Paul Moreau-Vauthier a été réalisée à partir du modèle érigé à l’identique en 1924 à Bamako. Confiée au sculpteur Jean-François Gavoty, elle signe le retour des visages de ces héros de l’armée noire à Reims et dans la mémoire collective. Emmanuel Macron, en plein périple du centenaire de la fin de la Grande Guerre, doit l’inaugurer mardi au côté d’Ibrahim Boubacar Keïta, le président du Mali.
28 000 morts ou disparus
Ces soubresauts épousent la « tardive et timide » reconnaissance par la France de la contribution africaine, estime auprès de l’AFP le professeur Mor Ndao, enseignant-chercheur au département d’histoire de l’université Cheikh-Anta-Diop, à Dakar. La Grande Guerre a fait quelque 28 000 morts ou disparus et près de 37 200 blessés au sein des unités d’Afrique noire. Mais le traitement des tirailleurs « a été inégal par rapport à leurs frères d’armes français et européens », dit M. Ndao, soulignant que les pensions et retraites des anciens combattants des ex-colonies, « cristallisées »en 1959, n’ont été dégelées qu’en 2001.
Par ailleurs, cette cérémonie se déroule sur le sol français, loin des familles des tirailleurs, tous disparus aujourd’hui : le dernier est décédé au Sénégal le 10 novembre 1998, la veille de la cérémonie lors de laquelle la France devait lui remettre la Légion d’honneur. Pour M. Ndao, « c’est tout un symbole ».


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