Bulletin n° 10 – Janvier 2015
Entretiens avec d’anciens combattants
africains du foyer ADOMA de Bondy
Je suis né le 6 juin 1933, à Dakar, quartier de Ouakam, au Sénégal.
L'armée française : j'y suis entré le 24 janvier 1953. J'ai fait trois mois à la S.I.C. (Section des Infirmiers Coloniaux), puis je suis venu en France le 22 mai 1953 à Fréjus. J'y suis resté jusqu'en novembre. Puis j'ai été désigné pour aller en Indochine, où je suis arrivé le 2 janvier 1954.
J'ai fait en Indochine un séjour de deux ans ; mon départ a eu lieu en mars 1956. Je suis retourné à Marseille. De 1956 à 1962 j'ai beaucoup bougé.
Au total j'ai fait dans l'armée française neuf ans et six mois. En 1962 j'ai eu mon congé de l'armée française et j'ai été transféré dans l'armée sénégalaise. J'y suis resté jusqu'en 1986.
Le 22 mai 2007, je suis revenu en France. J'ai bénéficié de la loi qui autorise les anciens combattants à se faire soigner ici.
J'ai la nationalité sénégalaise. J'ai obtenu un visa et je vis en France avec une carte de séjour.
J'ai habité chez un compatriote pendant la période qui va de mai 2007 à février 2008. Depuis le 8 février 2008, je suis au foyer.
J'ai un rendez-vous annuel chez le médecin. Chaque année, je reste en France huit à dix mois, et je reste environ quatre mois au pays.
Je touche seulement l'Allocation de Soutien aux Personnes Agées. Le Sénégal me paye une retraite d'environ 140 000 C.F.A. par mois, environ 210 €. Je n'ai pas de pension de l'armée française parce que je n'ai pas fait quinze ans de service dans l'armée française. Ils m'ont payé un pécule en 1963.
Il n'y a rien de spécial à dire sur la vie ici. Il y a un bureau des anciens combattants à Noisy-le-Sec. Mr Daniel nous réunit parfois pour nous inviter à des cérémonies, au cimetière de Noisy, et éventuellement nous exprime la reconnaissance de la nation française, parce que nous avons consacré notre jeunesse dans l'armée française.
On reste à Bondy. On est âgés. On a 75-80 ans. C'est la vie seuls. Vous savez, chaque situation doit être améliorée; si la nôtre pouvait l'être, on en serait contentés.
Les chambres ici sont exiguës. La taille des chambres mérite une amélioration. Il n'y a même pas de cuisine. Pour avoir un plat, nous devons aller au foyer Rougemont-Chanteloup.
Il n'y a pas de salle commune. Pas de salle de loisirs.
On a entendu parler de reconstruction du foyer, mais on ne sait pas ce que ça va donner. Le deuxième bâtiment va être démoli.
Entretien
réalisé par F. Croset le 29 mai 2014
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