Tuesday, December 23, 2025

 




Massacre de Thiaroye 1944 : la France affirme n’avoir « rien à cacher », les zones d’ombre persistent

Par: La rédaction         15/12/2025

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Invitée dimanche sur la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS), l’ambassadrice de France au Sénégal, Christine Fages, est revenue sur la question sensible du massacre de Thiaroye de 1944, officiellement reconnu comme tel par la France l’an dernier. Face aux interrogations persistantes, la diplomate a tenu à réaffirmer que son pays n’a « rien à cacher » sur cet épisode tragique de l’histoire coloniale.

Selon Christine Fages, la grande majorité des archives françaises relatives aux événements de Thiaroye ont déjà été déclassifiées et sont accessibles aux chercheurs. Elle a toutefois reconnu l’existence de deux exceptions majeures. La première concerne le manifeste du navire ayant transporté les tirailleurs africains de retour à Dakar après la Seconde Guerre mondiale. Ce document, a-t-elle précisé, relève des autorités britanniques et demeure introuvable dans les archives françaises. La seconde exception porte sur un dossier individuel, toujours protégé par l’amnistie décidée par le Conseil d’État français en 1947, ce qui empêche sa communication.

Ces explications n’ont cependant pas suffi à dissiper les doutes. Des historiens africains, appuyés par les autorités sénégalaises, continuent de dénoncer ce qu’ils considèrent comme une rétention de documents essentiels. Selon eux, certains éléments clés manquent encore pour établir avec précision les responsabilités exactes et, surtout, le nombre réel de tirailleurs tués lors de la répression.

Pour ces chercheurs, la reconnaissance officielle du massacre constitue une avancée importante, mais insuffisante. Ils estiment que l’accès partiel aux archives limite la compréhension complète de l’ampleur du drame. « La vérité sur l’ampleur du drame reste partiellement inaccessible », soulignent-ils, appelant à une transparence totale et à une coopération renforcée entre la France, le Sénégal et les institutions de recherche internationales.

Plus de 80 ans après les faits, le massacre de Thiaroye demeure ainsi un sujet de mémoire et de tensions historiques. Entre volonté diplomatique d’apaisement et exigences de vérité historique, le débat reste ouvert, illustrant les difficultés persistantes à faire toute la lumière sur les crimes du passé colonial.

Massacre de Thiaroye 1944 : la france affirme n’avoir « rien à cacher », les zones d’ombre persistent

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