La Bussière, dans le Loiret, rend hommage à un tirailleur sénégalais inconnu, mort lors des combats de la Libération
Du samedi 1er au jeudi 13 novembre, la salle des fêtes du
village de La Bussière accueillera une exposition sur les tirailleurs de la
Loire.
Par La République du Centre - Publié le 24 octobre 2025 à
09h49
| La tombe du tirailleur inconnu, mort à La Bussière, et enterré à la nécropole de Fleury-les-Aubrais. |
À travers des photographies et des panneaux explicatifs, une exposition sur les tirailleurs de la Loire sera un moyen d’en apprendre un peu plus sur le rôle de ces soldats français venus d’Afrique, qui ont participé aux combats de la Seconde Guerre mondiale, et notamment à la défense de la ville de Gien lors des combats de la Gacherie.
Elle aura lieu du samedi 1er au jeudi 13 novembre, la salle
des fêtes
Des troupes coloniales au front
Thierry Pellé, le président d’Histoire et patrimoine de La
Bussière, qui a invité cette exposition itinérante en partenariat avec la
municipalité, explique : "On parle des tirailleurs sénégalais, mais il y a
une dizaine de pays qui étaient concernés. Certes, c’était l’époque coloniale.
Certes, on ne leur a pas demandé leur avis. On les a fait monter dans des
bateaux pour arriver à Bordeaux et avoir un minimum d’instruction militaire
avant de les envoyer sur les lieux de combat."
En juin 1940, le 8e RTS (Régiment de tirailleurs sénégalais)
et le 19e BATS (Bataillon autonome de tirailleurs sénégalais) étaient dans la
région de Gien.
Il y avait environ 20.000 hommes qui participaient à la
défense de la ville. La bataille de Gien a commencé le 15 juin. Le 17, les
combats de la Gacherie se sont tenus au milieu des civils, qui fuyaient depuis
le nord du pays, Paris ou la Belgique. Le même jour, Pétain fait une
proposition d’armistice aux Allemands, qui sera signée le 20 juin.
Un tirailleur égaré dans la bataille de Gien
Au milieu de ce chaos, un tirailleur se serait égaré, il
aurait perdu la liaison avec son unité et s’est retrouvé à La Bussière, dans le
bois de la Glandée.
"Des pseudo-témoignages montrent qu’il avait été
repéré, qu’il s’est défendu, qu’il a blessé un ou des Allemands et qu’il a été
abattu alors qu’il tentait de franchir le mur du château. Quand il a été
retrouvé, il n’avait plus sa plaque d’identité qui lui avait été retirée,
sûrement pour le déshonorer, l’anonymiser. Il a été enterré au cimetière
communal comme soldat inconnu. Dans le
compte rendu du premier adjoint de l’époque, Eugène Six, il est noté qu’il n’y
avait aucun papier, aucune trace de son identité."
Jusqu’en 1959, date de relevage des tombes du cimetière, le
corps de ce soldat inconnu a reposé au milieu des Bussièrois.
Un témoignage raconte qu’une mère de famille du village,
dont un fils mort au combat et dont le corps n’avait pas été retrouvé, avait
fait un transfert et s’était occupée de la tombe du soldat inconnu en mémoire
de son fils mort pour la France. Une plaque lui a été dédiée sur le monument
aux morts du village.
| Une plaque souvenir a été dédié au soldat inconnu, un tirailleur sénégalais, mort au village. |
Un hommage prévu le 25 octobre
Puis en 1959, le corps du soldat inconnu de La Bussière a
été transféré à la nécropole nationale de Fleury-les-Aubrais.
Samedi 25 octobre, une délégation composée du maire, d’un
porte-drapeau, de la présidente de la section locale de la Fnaca (Fédération
nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie) et du président
d’Histoire et patrimoine de La Bussière, se rendra sur sa tombe à
Fleury-les-Aubrais pour y déposer une gerbe de fleurs et lui rendre hommage.
Pour Thierry Pellé, en proposant cette exposition, l’idée
est de commémorer le courage, la bravoure d’hommes, qui même si on ne leur a
pas demandé leur avis, même si on les a poussés, ont combattu pour la
République. Et pour en apprendre davantage sur la bataille de Gien, Thierry
Pellé conseille deux livres : La bataille de Gien d’Albert Pillard et Les
combats de Gien de Marcel Champeau.
L’exposition sera ouverte au public du lundi au vendredi, de
15 à 17 heures ; le samedi
et le dimanche, de 14 à 18 heures. Visites des groupes sur
rendez-vous. Plus d’informations au 06.85.08.16.76. Entrée gratuite.
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