Saturday, October 25, 2025

La Bussière, dans le Loiret, rend hommage à un tirailleur sénégalais inconnu, mort lors des combats de la Libération

Du samedi 1er au jeudi 13 novembre, la salle des fêtes du village de La Bussière accueillera une exposition sur les tirailleurs de la Loire.

Par La République du Centre - Publié le 24 octobre 2025 à 09h49

La tombe du tirailleur inconnu, mort à La Bussière, et enterré à la nécropole de Fleury-les-Aubrais.

À travers des photographies et des panneaux explicatifs, une exposition sur les tirailleurs de la Loire sera un moyen d’en apprendre un peu plus sur le rôle de ces soldats français venus d’Afrique, qui ont participé aux combats de la Seconde Guerre mondiale, et notamment à la défense de la ville de Gien lors des combats de la Gacherie.

Elle aura lieu du samedi 1er au jeudi 13 novembre, la salle des fêtes

Des troupes coloniales au front

Thierry Pellé, le président d’Histoire et patrimoine de La Bussière, qui a invité cette exposition itinérante en partenariat avec la municipalité, explique : "On parle des tirailleurs sénégalais, mais il y a une dizaine de pays qui étaient concernés. Certes, c’était l’époque coloniale. Certes, on ne leur a pas demandé leur avis. On les a fait monter dans des bateaux pour arriver à Bordeaux et avoir un minimum d’instruction militaire avant de les envoyer sur les lieux de combat."

En juin 1940, le 8e RTS (Régiment de tirailleurs sénégalais) et le 19e BATS (Bataillon autonome de tirailleurs sénégalais) étaient dans la région de Gien.

Il y avait environ 20.000 hommes qui participaient à la défense de la ville. La bataille de Gien a commencé le 15 juin. Le 17, les combats de la Gacherie se sont tenus au milieu des civils, qui fuyaient depuis le nord du pays, Paris ou la Belgique. Le même jour, Pétain fait une proposition d’armistice aux Allemands, qui sera signée le 20 juin.

Un tirailleur égaré dans la bataille de Gien

Au milieu de ce chaos, un tirailleur se serait égaré, il aurait perdu la liaison avec son unité et s’est retrouvé à La Bussière, dans le bois de la Glandée.

"Des pseudo-témoignages montrent qu’il avait été repéré, qu’il s’est défendu, qu’il a blessé un ou des Allemands et qu’il a été abattu alors qu’il tentait de franchir le mur du château. Quand il a été retrouvé, il n’avait plus sa plaque d’identité qui lui avait été retirée, sûrement pour le déshonorer, l’anonymiser. Il a été enterré au cimetière communal comme soldat inconnu.  Dans le compte rendu du premier adjoint de l’époque, Eugène Six, il est noté qu’il n’y avait aucun papier, aucune trace de son identité."

Jusqu’en 1959, date de relevage des tombes du cimetière, le corps de ce soldat inconnu a reposé au milieu des Bussièrois.

Un témoignage raconte qu’une mère de famille du village, dont un fils mort au combat et dont le corps n’avait pas été retrouvé, avait fait un transfert et s’était occupée de la tombe du soldat inconnu en mémoire de son fils mort pour la France. Une plaque lui a été dédiée sur le monument aux morts du village.

Une plaque souvenir a été dédié au soldat inconnu, un tirailleur sénégalais, mort au village.

Un hommage prévu le 25 octobre

Puis en 1959, le corps du soldat inconnu de La Bussière a été transféré à la nécropole nationale de Fleury-les-Aubrais.

Samedi 25 octobre, une délégation composée du maire, d’un porte-drapeau, de la présidente de la section locale de la Fnaca (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie) et du président d’Histoire et patrimoine de La Bussière, se rendra sur sa tombe à Fleury-les-Aubrais pour y déposer une gerbe de fleurs et lui rendre hommage.

Pour Thierry Pellé, en proposant cette exposition, l’idée est de commémorer le courage, la bravoure d’hommes, qui même si on ne leur a pas demandé leur avis, même si on les a poussés, ont combattu pour la République. Et pour en apprendre davantage sur la bataille de Gien, Thierry Pellé conseille deux livres : La bataille de Gien d’Albert Pillard et Les combats de Gien de Marcel Champeau.

L’exposition sera ouverte au public du lundi au vendredi, de 15 à 17 heures; le samedi et le dimanche, de 14 à 18 heures. Visites des groupes sur rendez-vous. Plus d’informations au 06.85.08.16.76. Entrée gratuite.

La Bussière, dans le Loiret, rend hommage à un tirailleur sénégalais inconnu, mort lors des combats de la Libération - La République du Centre 

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